Le 15 juillet, nous partons avec Camille de bonne heure et de bonne humeur pour grimper « Clin d’œil à nos douces », une voie esthétique et variée dans le massif des Aravis, sur la commune de La Clusaz, au départ du lac des Confins. Nous marchons d’un pas efficace, même si la pente ne nous épargne pas. En effet, c’est raide, très raide, trop raide ?!
Sur le chemin de montée, nous nous apercevons que l’herbe a gelé : la matinée s’annonce froide. La paroi, étant orientée à l’ouest, ne verra pas le soleil avant midi. Parfait pour éviter la canicule de l’été…
Une belle voie d’escalade de 8 longueurs dans le niveau 6a à La Clusaz
Nous attaquons L1, emmitouflés dans nos doudounes. Il y a un premier pas bloc au départ, qui nous met tout de suite dans le bain. Le reste est légèrement plus facile, en traversée (même si ça reste du 6a) vers la gauche. Le rocher est glacial, Camille ne sent plus ses mains, mais arrive malgré tout à enchaîner la longueur sans difficulté.
À peine L1 terminée, on enchaîne sur L2 sans perdre de temps, car décidément, il ne fait vraiment pas chaud. Ici, tout se passe sur les pieds, en adhérence, mais zéro problème : ça tient bien. Arrivée au crux de la voie, je conseille à Camille de passer par la droite, c’est bien plus facile (5c+ ?).
On continue avec L3 (5c+). Même si la cotation redescend légèrement, il ne faut pas se relâcher. En effet, les pluies de la veille ont laissé place à quelques résurgences. Résultat : que ce soit en tête ou en second, ça glisse !
Le départ de L4 n’est pas donné, mais la longueur est magnifique. Camille a le sourire jusqu’aux oreilles.
Pour L5, nous partons pour une traversée à droite, avec un pas légèrement plus technique sur la fin. Il faut, encore et toujours, bien poser les pieds sur cette jolie dalle de calcaire.
Avec L6, une surprise nous attend : le soleil ! Ses rayons nous réchauffent immédiatement, quel bonheur ! Nous partons sur une longue ascendance à droite. Dans les premiers mètres, un piton a été récemment rajouté – heureusement. Sans lui, c’était une dizaine de mètres sans points, ce qui est un peu étrange, car jusqu’ici, l’équipement était judicieusement placé.
Nous enchaînons avec L7, une petite longueur, courte mais athlétique. Le rocher est splendide, merci aux ouvreurs.
Pour terminer, L8 : le A0 sur trois points se fait bien, et Camille est contente de pouvoir utiliser la cordelette comme pédale. Il y a un réta pas évident, mais elle s’en sort comme une cheffe. Puis l’escalade devient plus facile, avec de belles et profondes cannelures.
Après avoir avalé ces huit longueurs, sans jamais avoir croisé personne (il n’y avait que nous sur la paroi ce jour-là), nous sommes au sommet de la voie. La vue est grandiose. On prend le temps de grignoter de bons muffins salés cuisinés par Camille.
Une descente en rappel rapide et efficace!
Quelques photos plus tard, nous voilà prêts à redescendre. Il faut rejoindre le départ de la ligne ou trois rappels nous attendent. Le deuxième rappel se déroule en fil d’araignée. Camille n’appréhende pas ce passage, au contraire : elle m’a confié un peu plus tôt dans la sortie qu’elle adorait ce genre de moments suspendus dans le vide.
Quelques minutes plus tard, et des brassées de corde effectuées, nous voilà de retour au pied de la voie – cette fois-ci en t-shirt. L’amplitude thermique du jour est assez bluffante.
« Clin d’œil à nos douces » nous promettait une escalade variée sur un rocher de qualité, et c’est pari gagné. Globalement plus raide et physique que la Voie « Pas de Rock pour les Boeufs » que nous avions escaladé précédemment. Camille est ravie de sa sortie escalade. Maintenant, direction La Clusaz pour un déjeuner bien mérité.
Vous souhaitez être guidés pour cette course? C’est ici que ça se passe !